samedi 9 janvier 2010

Mai 1968 : La "sulfureuse" 750 Laverda revendique sa modernité !




En ce temps là, je vous parle d'un temps que les moins de quarante ans .....(Vous connaissez la suite)

Le proto
Lorsque Massimo et Piero LAVERDA présentèrent le prototype de la 650 cc à Earls Court à LONDRES, en novembre 1966, la concurrence en matière de grosses cylindrées était exclusivement européenne, et principalement Britannique .

650 Laverda de pré-série

Souhaitant proposer une alternative aux machines anglaises, en offrant une fiabilité jusqu'alors inconnue, LAVERDA avait d'emblée mis la barre très haut, en associant ce qui se faisait de mieux à l'époque en matière d'équipement :

* L'influance anglaise pour l'architecture des moteurs (bi-cylindres face à la route), mais en adoptant des plans de joints horizontaux, façon HONDA Superhawk (ci-contre), un vilebrequin hyper rigide (5 paliers), un arbre à cames en-tête pour la distribution avec une chaîne Duplex, et même un chaîne Triplex pour la transmission primaire ! Ce moteur était d'une conception robuste et très moderne pour l'époque.

* Le sérieux de l'équipementier Bosch pour le circuit électrique d'éclairage et de charge, et un démarreur électrique (ND) pour le confort .

*Une partie cycle originale avec son moteur suspendu, dont la tenue de route était d'une rigidité peu commune sur les motos de série en général, et sur la production japonaise en particulier! Fourche et amortisseurs Ceriani (le top), freins Grimeca puis Laverda 230 mm, roues Borrani .


* Et pour le lancement de la production, le 16 mai 1968, le fameux design ... Italien pour l'ensemble, alliant esthétisme, robustesse et impression de puissance, tout un programme évolutif... très vite boosté par une version 750 cc, pour satisfaire un marché américain très demandeur (American Eagle).


LA RENAISSANCE ITALIENNE

Le temps béni des "sixties" trouvait son apogée en cette année 1968 dans le nord de l'Italie, lorsque Laverda lançait cette moto, alors que Ferrari de son côté, mettait en production une autre icône, présentée elle aussi en 1966 :


la Dino Ferrari 206 GT, qui elle aussi adoptera une cylindrée supérieure dès 1969, pour prendre la dénomination de 246 GT. Ces deux splendeurs représentent à mes yeux les sommets de l'Art auto/moto, toutes générations confondues !

Avec ses 220 kg, la sensation de poids à faible vitesse de la Laverda était déroutante pour les novices, mais rouler à faible vitesse n'a jamais été l'ambition des Laverda ...et la qualité de la partie-cycle quasi-parfaite, faisait vite oublier cette première impression.

Lors de son lancement, la "concurrence", était essentiellement composée des machines de la Perfide Albion, savoir :

La superbe Triumph Bonneville :


ou la très racée Norton Commando :











Mais aussi, le lancement des cousines Triumph Trident et BSA Rocket 3 



Outre-Rhin, les éternels "fiables-flats" de Munich : BMW

Et l'inclassable Much Mammouth :







Parmi ses compatriotes, seule l'imposante Moto Guzzi V7 :

et la MV Agusta sont commercialisées de l'autre côté des Alpes 


Concernant le "péril jaune", les très jolies, et très révolutionnaires petites Honda Hawk et Superhawk (250/305 cc) qui ont effectivement fortement inspiré Massimo Laverda pour créer la 650.















mais rien en grosse cylindrée, hormis la Suzuki Titan (T 500) :


et la Honda 450 (Black Bomber) :













Avant l'arrivée en 1969, d'une "révolution" à quatre pattes ; la Honda CB 750 K0, commercialement positionnée à un prix de vente inférieur à notre 750 LAVERDA (normal ...)












Commercialisée simultanément : la Kawasaki 500 Mach III ...

le renouvellement de la gamme BMW, avec ses séries 5 :


... et, sa majesté, la très belle MV Agusta 750 S, dont le 4 cylindres en ligne existait déjà depuis près de trois ans (MV-600)

Voici à l'aube de la nouvelle décennie, à quoi ressemblait le paysage du renouveau de la moto en Europe. Les Bases de la moto moderne étaient en place . Le Bol d'Or pouvait se relancer à Monthléry en septembre 1969, et ainsi promouvoir ces marques sur la piste .

Ces machines de grosse cylindrée représentent encore aujourd'hui, ce qui se fait de mieux aux yeux des gosses que nous étions et que nous sommes toujours ...

Elles resteront pour les collectionneurs que nous sommes, les motos les plus convoitées de notre génération, et leur possession représente aujourd'hui encore un but pour certains d'entre nous, une sorte de quête du "Graal" ...


Mais assurément, c'est un formidable élixir de jeunesse !!!


Par la suite, viendront s'ajouter dans les années '70 des modèles intéressants, comme les Guzzi V7 Sport, Benelli 750/900 Sei, Ducati 750/900 SS, BMW R 90 S, Suzuki 750 GT, Kawasaki 750 H2 et 900 Z1, et bien sûr la 1000 Laverda, couronnée moto de série la plus rapide de son temps (près de 230 km/h pour la 1000 Jota) .